Cette initiative du gouvernement camerounais, adoptée à l’Assemblée Nationale à l’occasion des travaux de la troisième session ordinaire pour l’année législative 2022, apparait comme une révolution qui participera à booster le tissu industriel local, à réduire la dépendance du pays vis-à-vis de l’extérieur et à relancer la croissance économique.
Ce n’est plus un secret pour personne. Une enveloppe de 136 milliards de francs CFA a été prévue par le gouvernement camerounais en 2023 pour soutenir la politique dite d’import-substitution. Cette politique consiste à abandonner l’importation de biens pouvant être produits localement. Selon le rapport de la Commission des finances et du budget de l’Assemblée nationale, rendant compte de l’étude du projet de Loi de finances du pays pour l’exercice 2023, le but est d’encourager les importateurs à s’investir dans la production et la consommation du « made in Cameroon ».En outre, le gouvernement s’est également engagé sur plusieurs leviers tels que les incitations fiscalo-douanières, l’institution ou le relèvement du taux des droits d’accises de certains produits afin de booster la production locale. Ce processus vise la transformation structurelle de l’économie nationale. Mais il est déplorable que l’opinion nationale se focalise sur la suppression de la dotation allouée aux parlementaires pour la réalisation des micro-projets dans leurs localités respectives, alors même que cette disposition était un caillou dans la chaussure de ces derniers. Cette dotation prise en compte par le budget du Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire est désormais supprimée à la grande satisfaction de tous les députés qui indiquent d’ailleurs qu’il sera dorénavant question de légiférer et de contrôler l’action gouvernementale.
Il s’agira également du suivi des fonds alloués aux entrepreneurs camerounais pour mieux satisfaire la demande locale. Une véritable révolution appréciée par l’ensemble du parlement à l’exemple de l’Honorable Elise POKOSSY DOUMBÈ, député Wouri-Est qui a exprimé son adhésion à ce basculement politique. Pour elle, et en rapport avec, non seulement, l’avancement du processus de décentralisation, mais aussi le développement du tissu industriel local, il serait important, sinon urgent que soit concrètement mise en pratique cette politique d’import-substitution pourtant élaborée depuis 2021. «Je souhaite que la politique d’import-substitution prônée par le chef de l’État soit effective. Il y a le processus de décentralisation qui est également l’une de nos préoccupations. Il faudra œuvrer pour davantage améliorer les conditions de vie des populations. Beaucoup a été fait, mais nous pouvons encore faire mieux notamment résoudre le problème d’eau et surtout l”offre énergétique pour l’industrialisation du Cameroun. Il est également question de limiter l’importation des produits de première nécessité et d’encourager la production locale ». Allant plus loin, l’élue de Wouri-Est estime qu’ « il faudra mettre l’accent sur l’accompagnement des entrepreneurs camerounais pour leur permettre de produire plus pour satisfaire la demande locale et de la sous-région ».Pour l’Hon. Elise POKOSSY DOUMBÈ cette disposition est inscrite comme un des axes prioritaires de la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030. De l’avis de cette parlementaire, un certain nombre d’actions doit être mis en œuvre. Notamment en ce qui concerne la commande publique en biens et services locaux. « L’État doit prêcher par l’exemple, en utilisant les biens et services locaux dans sa propre consommation et tous les acteurs doivent s’approprier cette nouvelle vision politique pour promouvoir la production nationale», a-t-elle fait savoir. L’objectif étant d’atteindre une croissance de 4,6% grâce à la production locale tout en tenant compte de la conjoncture internationale de l’heure.
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