Le maire de la Commune d’Arrondissement de Douala 1er devra répondre aux accusations formulées par Sieur Samuel Maurice MASSOMA, conseiller municipal à la dite mairie et président de la commission des finances, suites aux incongruités observées lors de la session ordinaire du conseil municipal consacré au vote et à l’adoption du compte administratif 2023 et qui pourraient nuire au fonctionnement de cette Collectivité Territoriale Décentralisée.
Dans une correspondance datant du 21 mai 2024 enregistrée sous le n°0614 et ayant en objet : observation sur le compte administratif produit par le maire de la commune de Douala 1er de l’exercice 2023, on peut y lire des observations indiquant que Jean-Jacques Lengue Malapa prendrait l’ensemble des conseillers de cette Ctd pour des marionnettes.
Tout ce que tout le monde sait, c’est que le compte administratif de la commune d’arrondissement de Douala 1er, au terme de la session ordinaire de son conseil du 11 avril présidé par le maire Jean-Jacques Lengue Malapa, consacrée à l’examen et à l’adoption du compte administratif, du compte de gestion-matières et du compte de gestion du receveur municipal de l’exercice budgétaire 2023, en présence du 1er adjoint préfectoral du Wouri, Yves-Emmanuel Tchapga Nang, a été adopté. Ce compte administratif pour l’exercice 2023 s’équilibre en recettes et en dépenses à 4,407 milliards de Fcfa. Initialement arrêté à la somme de 4,080 milliards de Fcfa, ce budget a été réajusté suite à l’inscription, sur autorisation spéciale, des crédits transférés du budget d’investissement public (Bip), d’environ 326 millions de Fcfa. Soit 272 millions de Fcfa pour les investissements, plus de 35 millions de Fcfa pour le fonctionnement du premier semestre, et plus de 18 millions de Fcfa pour le second semestre. « Je voudrais déjà marquer notre satisfaction pour l’amélioration du compte administratif 2023. En d’autres termes, je veux dire que le bilan est positif, parce que nous avons un pourcentage de progression plus que satisfaisant, et le préfet l’a rappelé. Il y a trois à quatre ans, le compte administratif était de 1,6 milliard de Fcfa, et nous sommes passés à plus de 3 milliards de Fcfa », dira Jean-Jacques Lengue Malapa.
Mais ce que certains sembleraient négliger, c’est le fait que, et selon les remarques faites par le président de la commission des finances, cette session s’est d’abord tenu hors délais : « l’article 468 du code général des Collectivités Territoriales Décentralisée (Ctd) dispose que le compte administratif est adopté par l’organe délibérant au plus tard le 31 mars de l’année suivant l’exercice de l’année budgétaire auquel il se rattache ». Ce qui n’aura pas été le cas et qui constitue une première violation de la loi. Si cet aspect peut encore être compréhensible, le fait le plus flagrant et qui révulse davantage, se situe au niveau de la concordance, de l’équilibre entre les recettes et les dépenses du compte administratif produit par le maire. On y lit clairement : recettes recouvrées : 3 100 923 011 Fcfa ; dépenses : 3 764 946 915 cfa. D’où un déficit de 664 023 904 Fcfa. Suffisant pour le président de la commission des finances de s’offusquer au regard de ce que l’ordonnateur aura dépensé au-delà des ressources disponibles.
L’ahurissement de Samuel Maurice MASSOMA, président de la commission des finances est d’autant plus avéré que le maire a fait cas dans son draft de la construction d’une briqueterie municipale pour Douala 1er dans la localité de Moulanga à Dibombari dans le département du Moungo, pour un montant de 272 199 335 Fcfa financé par l’Unesco, de la construction d’un mur d’enceinte autour du site du projet à hauteur de 80 000 000 Fcfa, des prestations en cours de fournitures diverses en équipements complémentaires et installation de l’outillage mécanique de la briqueterie à hauteur de 176 996 813 Fcfa, sans oublier les équipements en matériels de bureau supporté par le budget de la commune pour un montant de 20 000 000 Fcfa. Mais curieusement, rien ne semble clair au sujet de la propriété foncière devant abriter cette briqueterie. Plus grave et plus étonnant, il n’a été question nulle part du démarrage des travaux de cette structure et même on serait en droit de s’étonner de ce qu’alors que la briqueterie n’est mise en place nulle part, qu’on mette en avant la fourniture du matériel de bureau.
Que dire alors de l’exécution physique de la construction d’un auditorium dans la vallée de la Bessekè au cours du 4ème trimestre de l’année 2023 à hauteur de 640 446 946 Fcfa alors que la mairie ne dispose d’aucune propriété foncière sur le site ou alors de la construction d’un embarcadère-débarcadère au lieudit Yadiban Bonamouang à Akwa-Nord pour un montant de 250 000 000 Fcfa alors que par la même occasion, les autorités traditionnelles s’y sont vertement opposées au regard de la non maturation de ce projet ? Sinon qu’il ne s’est agi que de l’enfumage à tous les niveaux. Un enfumage qui pourrait conduire à la paralysie de cette Ctd quand on sait qu’au regard de toutes ces incongruités, le président de la commission des finances n’a nulle part apposé son visa sur la moindre délibération portant sur le vote et l’adoption du compte administratif, du compte de gestion-matières et du compte de gestion du receveur municipal de l’exercice budgétaire 2023. Selon certaines sources, le maire serait allé jusqu’au Ministère de la décentralisation et du développement local apposé sa signature sur les documents en même temps en qualité d’exécutif communal et en lieu et place du président de la commission des finances, seul habilité à le faire pour approbation définitive de la hiérarchie des Ctd. Forcément, et face à tout cela, Jean-Jacques Lengue Malapa devra rendre gorge.
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