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Dr. Paul FOKAM KAMMOGNE : “ECO/Franc. CFA, c’est Bonnet Blanc et Blanc Bonnet “

C’est ce que pense le Dr. Paul FOKAM KAMMOGNE, chercheur en sciences de gestion et cultures africaines, par ailleurs PDG d’Afriland First Bank. Pour ce banquier, il ne s’agirait ni plus ni moins que d’un changement  de nom qui modifiera en rien la mainmise de la « mère patrie » sur les pays ayant appartenu à la zone Franc CFA.

L’Eco est le projet de monnaie unique que les quinze pays de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest datant des années 1960 entendent mettre en place. Selon certaines informations, la mise en place de cette monnaie est prévue pour le 1er juillet 2020 en remplacement du Franc. CFA.

Depuis l’annonce des présidents français  et ivoiriens sur la naissance  de cette nouvelle monnaie ouest africaine, on assiste à une sorte d’enthousiasme de la part des populations africaines concernées. Mais au fil du temps qui passe et alors que la date fatidique se rapproche et en dépit des réunions de concertations organisées par les dirigeants des pays concernés, les réactions des experts se multiplient.

L’Eco sera-t-il différent du Frans CFA ?

Fondamentalement, rien ne va changer, estime le Dr. Paul FOKAM KAMMOGNE, PDG d’Afriland First Bank. L’Eco ne sonne pas le glas de l’hégémonie de la France sur ses anciennes colonies comme certains pourraient être amenés à le penser. « Eco ou F.CFA, c’est blanc bonnet et bonnet blanc », tranche sans façon le banquier donc on connait l’expertise dans le domaine. Une déclaration sentencieuse faite lors de son passage sur VoxAfrica. Invité de Jules DOMCHE dans son émission “Focus Spécial”. L’homme d’affaires et fondateur d’Afriland First Bank présentait son œuvre  intitulée « Deux capitaines d’industries se racontent». Cet  ouvrage qui relate son parcours et celui du fondateur d’Ecobank, le togolais Gervais Koffi Djondo, révèle  non seulement leur vision panafricaniste mais dévoile aussi les freins à une véritable intégration économique de l’Afrique.

 En effet il ne serait donc pas question d’une coupure systématique du « cordon ombilical » entre la France et ses anciennes colonies. Ce d’autant plus que selon toute vraisemblance, cette nouvelle monnaie serait encore et toujours logée dans le trésor français pour ne pas dire que c’est encore et toujours la France qui l’imprimera et déciderait même de sa parité d’avec l’Euro.

Pour le banquier unanimement reconnu comme étant parmi les personnalités qui transforment l’Afrique, c’est simplement pour amuser la galerie. Un peu comme l’avait pensé un autre économiste africain qui disait : « On va leur balancer quelques chose, ils vont s’amuser avec et puis pendant ce temps, on continue », dès l’annonce conjointe faite par Emmanuel Macron et Alassane Ouattara. On se serait d’ailleurs interrogé au sujet de la présence du président français à cette rencontre de décembre 2019 au cours de laquelle l’avenir du système monétaire africain se dessinait, si ce n’était de mieux « contrôler », orienter les décisions qui allaient être prises.

Quand bien même les premières coupures de cette nouvelle monnaie seraient bientôt mise en circulation, il n’y a pas lieu de s’enthousiasmer.

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