Alors que l’importance de ce service qui participe à la préservation de la santé des consommateurs de quelque nature que ce soit, n’est plus à démontrer, c’est le cadre de travail dans lequel le personnel de ce service évolue qui laisse plutôt à désirer.
Juste à la dimension d’un studio qu’un jeune célibataire louerait dans n’importe quel quartier de la ville, c’est ce qui est réservé comme cadre de travail au service phytosanitaire du port de Douala. Pouvoir être servi dans cette entité relève de l’exploit. Lequel est battu par les agents qui y travaillent sans arrêt, comme des fourmis dès 7 heures 30 minutes jusqu’à 20 heures parfois chaque jour qui passe, conscient de ce qu’ils doivent dans la plus grande célérité, satisfaire ces nombreux usagers qui y affluent.
Cette situation, si on n’y remédie pas au plus vite, pourrait avoir des répercutions non seulement sur les populations qui se retrouveraient exposées à certains produits nocifs pour leur santé, mais aussi et surtout pourrait même affecter ceux qui y travaillent. Du fait du caractère exigu des locaux, les agents pourraient souffrir de claustrophobie. Le ministère de l’agriculture et du développement rural dont dépend ce service est fortement interpellé non seulement à l’échelle locale, mais aussi à l’échelle nationale quand on sait qu’aussi invraisemblable que cela puisse paraitre, le Cameroun ne dispose pas de laboratoire d’analyse agroalimentaire. Pour tous les produits agroalimentaires qui entrent dans son territoire, l’on ne se fie qu’aux déclarations des pays d’où sont originaires ces produits sans plus.
A défaut donc de doter les services phytosanitaires du port de Douala de locaux aux dimensions du travail que les agents abattent, l’on ne devrait pas uniquement se contenter de l’arrêté n°2015/1875/PM du 1er juillet 2015 du premier ministre, chef du gouvernement fixant les modalités de mise en œuvre du Programme d’Evaluation de la Conformité avant Embarquement des Marchandises Importées au Cameroun. Une conformité qui n’est faite essentiellement que dans les pays de départ des marchandises. Or si par exemple on mettait en place un laboratoire d’analyse agroalimentaire qui respecterait la norme 17025, de nombreux problèmes pourraient être résolus, notamment la réduction des délais de passage des marchandises au niveau des ports. Ce qui permettrait aux opérateurs économiques de gagner non seulement en temps, mais aussi de l’argent, étant entendu que 60% des études et analyses des produits devant entrer dans le territoire national, sont faites à l’étranger et à quel coût ?!
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