Pour ceux qui ne côtoient les amphithéâtres des universités et autres grandes écoles et qui l’ont seulement découvert sur le petit écran où, au cours des débats, il s’est toujours distingué à travers des interventions à la pertinence avérée, ils devront savoir que le Pr. Pierre Alaka Alaka est un fiscaliste de haut niveau, un professeur d’université et conseil fiscal agréé Cemac. Il est davantage un expert en chef du cabinet de conseil fiscal P2A conseils basé à Douala au Cameroun avec des annexes dans les autres pays de la Cemac. Et surtout, son expertise est conseillée à tous, parce que reconnue.
Si son patronyme est difficilement dissociable du domaine des finances, c’est parce que l’homme, en plus d’être titulaire d’un doctorat en droit public (finances publiques et droit fiscal) de l’université Paris 2, diplômé de l’Eni de Clermont-Ferrand et de l’Ena de Paris. Il a exercé au Cameroun en qualité d’inspecteur des impôts. Mais davantage on le rencontre dans les amphis des universités et grandes écoles où il dispense des cours. Parallèlement, conseil fiscal agréé Cemac, il est expert en fiscalité à la Cour d’appel du littoral et membre de la commission régionale des impôts du littoral.
On lui reconnait aussi le poste de vice-président de la société africaine de fiscalité et finances publiques (Safp), de président de l’Afdd (Association Française des Docteurs en Droit) délégation du Cameroun, en même temps Directeur Exécutif du Centre d’Etudes et de Recherche de Finances et Fiscalité (Cerf). Ce chef de 3ème degré du village Bakoa Bokito dans le département du Mbam-et-Inoubou est aussi membre du conseil scientifique de la Reffac.
Ecrivain :
Une tête bien faite et bien pleine qui n’entend garder toute cette connaissance pour lui seul. C’est dans sa réelle volonté de la partager qu’il n’a de cesse de commettre des ouvrages dans le domaine qui est le sien. Prolixe et prolifique, il a mis à la disposition des documents se rapportant aux « procédures de contrôle en matière fiscale dans l’espace OHADA ». C’est un ouvrage qui, loin de créer un nouveau cadre juridique de procédure, essaie d’éclairer les différents intervenants dans le processuel fiscal en vigueur dans bon nombres d’Etats africains en général, et de l’espace OHADA en particulier. Le but étant de mettre au cœur de la relation entre l’Etat et son contribuable, la passionnante idée du respect des procédures légales en matière fiscale. La possibilité est ainsi donnée tant à l’Administration fiscale qu’au contribuable, de juger de la validité des actes qui sont posés dans la gestion conflictuelle du contrôle de l’impôt par ces deux acteurs.
Du même auteur, on peut aussi découvrir « L’impôt au Cameroun : Contribution à l’étude d’un dysfonctionnement administratif ». Pour lui, la complexité des administrations fiscales camerounaises, éparpillées à travers plusieurs ministères, ainsi qu’une fiscalité autoritaire où les nouveaux impôts sont introduits sans préavis, les textes foisonnants, les exemptions nombreuses, ont favorisé la fraude fiscale et la corruption. Cet ouvrage examine les aspects négatifs de cette administration en mettant en exergue les difficultés du recouvrement qui sont d’ordre juridique, administratif, psychologique et humain et souligne la nécessité d’envisager d’urgence des réformes. Que dire alors d’un autre ouvrage intitulé « la Gouvernance fiscale » à travers lequel il indique que l’impôt est le permis de conduire de l’Etat moderne et doit être perçu comme l’instrument de souveraineté de l’Etat. Car la politique fiscale qui ne vise pas au financement des moyens de sauvegarde de la capacité collective et individuelle que se donne la société pour assurer son développement, est vouée à l’échec. Autant l’Etat doit combattre la mal-utilisation de l’impôt, autant il doit utiliser la même énergie contre les dérives de collecte de cet impôt et toute option de fuite devant ce qui constitue le maillon essentiel de la puissance et de l’indépendance des nations. Ces ouvrages ne sont pas les seuls à avoir été publiés par l’expert. Mais à travers eux, on a une idée de la vision qu’a l’homme pour la modernisation du système fiscal camerounais et même du changement de mentalité des uns et des autres.
Espèce en voie de disparition, Pierre Alaka Alaka est de la rare race des experts en fiscalité qui ne pensent pas à s’enrichir à tout prix et à tous les prix. Aussi ne cesse-t-il de mettre un point d’honneur pour l’intérêt général.
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