Le drame qui frappé cette raffinerie il y a deux mois, a endommagé quatre unités de l’unique structure dont dispose le Cameroun. Les dommages sont si importants qu’ils font peser une lourde menace sur le secteur bancaire local et le budget de l’État.
Jean-Paul Simo Njonou avait cru bien faire le 1er juin au le lendemain de cet incendie qui a ravagé, à Limbe, dans le Sud-ouest, quatre des treize unités de l’unique raffinerie de pétrole dont dispose le Cameroun. Le directeur général de la Société nationale de raffinage (Sonara), puisqu’il s’agit de lui, s’est fendu dans un communiqué à l’intention des partenaires, déclarant « un cas de force majeure ».
Invoquant ce dernier, il a souligné que la Sonara allait arrêter pour au moins deux ans sa principale activité de raffinage qui lui permettait jusque-là de rembourser ses emprunts. Cette annonce technique et juridique, adressée premièrement aux fournisseurs et aux clients de la Sonara, a provoqué une onde de choc dans le microcosme bancaire local.
L’amplitude de cette situation était d’autant plus grande qu’au cours de ces dernières années, les banques camerounaises ont prêté plus de 500 milliards de Fcfa(plus de 760 millions d’euros) à la Sonara dans le cadre de son plan d’extension et de modernisation. L’encours de cette dette est supérieur à 300 milliards de Fcfa selon les professionnels du secteur alors que l’entreprise publique ne prévoyait pas moins de 30 milliards de Fcfapour faire face aux échéances de remboursement de la seule année 2019. L’incendie de Limbe fait donc courir un important risque de crédit aux principaux établissements bancaires du pays.
CHRISTIAN V.
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