C’est la ferme détermination affichée par Samuel Ivaha Diboua après les actes d’incivisme perpétrés à Ndokoti l’un des quartiers populeux de la ville de Douala par certains conducteurs de mototaxis qui refusent de se conformer non seulement à la réglementation en vigueur mais aussi aux mesures sécuritaires prises tant par les autorités administratives de la région du Littoral au premier rang desquelles le Gouverneur de la Région du Littoral que celles municipales de cette partie du pays. Déterminées à identifier les 120000 personnes qui exercent ce métier dans les 6 arrondissements qui constituent le département du Wouri,ces autorités affirment qu’il ne revient pas à l’État de reculer face aux hors-la-loi car c’est à eux de le faire. Les mesures sécuritaires prises pour détecter les infiltrés et les neutraliser ne seront guère levées car l’heure est venue d’assainir définitivement ce secteur. Entretien.
M.le gouverneur, il y a comme une agitation dans le secteur des mototaxis de la ville de Douala. Doit-on considérer que l’ordre public est perturbé à Douala ?
Alors, je tiens d’abord à dire avant même de voir les problèmes de maintien de l’ordre du fait de l’activité de certains mototaxis, je tiens à dire que ,c’est un métier noble et beaucoup de Camerounais se sont retrouvés dans notre ville parfois par perte d’emploi, par recherche d’emploi et se sont dits qu’il faudrait peut-être acheter une moto pour pouvoir nourrir la famille et c’est ce qui fait que ce métier est encadré n’est-ce pas par un texte du Premier Ministre et, sur le terrain, l’applicabilité est la préoccupation de tous tant des mototaximen que des autorités administratives et municipales. Alors, vous faites bien de rappeler que depuis quelques jours, au niveau de Douala, on constate quelques frictions ici et là mais je tiens à dire que, cette activité participe même de la vitalité de notre économie. Il faudrait bien que nous ayons des mototaxis pour pouvoir desservir des secteurs dont l’accès est assez difficile par voiture donc, il est nécessaire que nous ayons ces motos mais alors, ce secteur est encadre par des syndicats. Il s’est trouvé que certains …accusaient les premiers responsables leaders d’être à la solde du gouvernement et de ne pas se préoccuper de manière profonde de leurs camarades mototaximen. Alors, j’ai tenu à faire une réunion assez élargie .A l’occasion de cette réunion, j’ai tenu à ce que, tous les syndicats de motos soient impliqués. Tous ces syndicats ont été d’accord et de même avis que leur secteur soit assaini. Cet assainissement se passes de telle sorte que, nous « Nous tenons à dire que, ce n’est pas à l’Etat de reculer, c’est à ceux qui sont hors-la-loi de reculer tout simplement » ayons autour de ces syndicats, des forces qui les encadrent parce que ces syndicats connaissant leurs camarades, procèdent à la sensibilisation pour mettre de côté, ceux qui ne sont pas en règle .Cette action se fait de commun accord avec les municipalités, les Forces de l’ordre et les syndicats. Après, vous constaterez que dans ce milieu, nous avons comme l’impression que, certaines personnes s’infiltrent et font du désordre. Il n’est pas question que l’Etat soit absent parce qu’il y va de la sécurité des habitants de Douala. Aujourd’hui, vous pouvez circuler dans notre ville, vous trouverez que certains arborent des chasubles. Ces chasubles ont été offertes par les municipalités. Vous voyez à Douala 2e, la mairie principale de la ville de Douala comme d’autres, se sont organisées de manière à harmoniser cette activité ; mais comment voulez-vous qu’on considère comme mototaximan quelqu’un qui est d’abord très sale, sa moto n’a pas de plaque d’immatriculation, lui-même n’a pas de pièces d’identité sur lui. Vous prenez le risque d’aller avec cette personne vers une destination parfois inconnue et après, on parlera d’agression ici et là, donc, ce qui se passe aujourd’hui à Douala, c’est l’activité même des syndicats encadrée par les pouvoirs publics. On a parlé de Douala qui menace d’être en feu. Ça c’est des histoires. Je voudrais dire que, il faudrait que, l’Etat ne perde pas la face devant cette activité qui commence à être infiltrée par beaucoup d’irresponsables.
M .le Gouverneur, Samuel Dieudonné IVAHA DIBOUA.Que s’est-il passé au point que dans certaines zones, dans certains points, certains carrefours de la ville de Douala à l’exemple du carrefour Ndokoti on ait vu des machettes sortir et une friction entre forces de maintien de l’ordre et certains conducteurs de mototaxis ?
Je tiens à dire que, les mototaxis qui sont en règle, n’ont pas de problèmes du tout avec les syndicats. Il y a des personnes qui pratiquent cette activité sans aucune pièce y compris celle d’d’entité . Vous avez vu certaines personnes tenir des gourdins et autres…ce n’est que du simple banditisme. On ne laissera pas à la merci de ceux qui tiennent les machettes et des gourdins … non pas du tout.
Comment des individus tiennent-ils des guidons de motos alors qu’ils n’ont même pas de carte nationale d’identité ?
Est-ce qu’on ne peut pas considérer que, les forces de l’ordre, les pouvoirs publics en général ont trop attendu ? Non ! On n’a pas trop attendu mais je voudrais dire que le contrôle qui est ainsi fait, a commencé par d’autres arrondissements. A Douala 4e ça s’est très bien passé comme dans d’autres arrondissements et je dis qu’à certains niveau que ce soit au niveau de Douala 5e et peut-être Douala 3e par endroit c’est tout simplement parce que, ce milieu devient assez infecte par des personnes qui ont une moralité très douteuse et, je dis que vous ne pouvez pas demander aux populations de Douala par exemple de se transformer en taximen véhicules pendant qu’elles ne remplissent pas les conditions d’être taximen. Si vous le dites, ça sera du désordre. Nous voulons éviter ce désordrelà. Nos forces sont sur le terrain avec nos instructions encadrant les syndicats parce que les syndicats connaissent mieux qui est taximan, moto taximen et qui ne l’est pas.
Certains observateurs affirment que, parlant des syndicats, il y a pluralité au point qu’aujourd’hui, ça fait désordre. Avez-vous la certitude que vous avez mobilisé les syndicats crédibles ?
Tous les syndicats crédibles ont été mobilisés en salle, la dernière réunion que nous avons tenu la semaine dernière .Je dis bien tous. J’ai bien tenu à demander en salle s’il y a quelqu’un qui était oublié, ils m’ont dit non, tout le monde est là. La liberté syndicale on ne peut pas la limiter. Ce n’est pas à nous autorité administrative de dire que…on ne peut pas remettre en question la loi mais, voulons que notre ville soit sécurisée parce que beaucoup de cas de grand banditisme passent par ces mototaximen. Ce sont des électrons libres. Je pense que, nous allons tenir la main assez ferme jusqu’à ce que, tous les secteurs soient assainis. Je tiens à vous dire que c’est par endroit Tous les secteurs de la ville doivent être tenus. Nos forces de l’ordre sont mobilisées, les syndicats même des motos-taxis sont mobilisés et je voudrais vous dire que, la lutte n’est pas au niveau de la pratique de cette activité. Nous luttons contre les hors-la« … On ne laissera pas à la merci de ceux qui tiennent les machettes et des gourdins … » loi qui passent par là pour faire quoi que ce soit. Je dis bien que vous ne pouvez pas faire une activité sans être identifiés même un commerçant ne peut pas avoir à ouvrir une boutique alors qu’il n’a pas son registre de commerce par exemple ;donc, le contrôle ne doit pas être interdit. Ça sera du laxisme de la part des autorités administratives .Je dis bien que, tel que nous l’avons fait des mototaximen, des responsables ont été associés à l’encadrement du CHAN qui vient de s’achever à Douala, vous n’avez pas entendu une seule fois que, dans tel quartier, les motos ont fait ceci ou cela. Ils étaient disciplinés. Maintenant que, ceux tapis dans l’ombre veulent que le désordre s’installe à Douala, demandent de rouler sans présenter les pièces, c’est le chaos seulement qu’ils cherchent mais il n’y aura pas le chaos à Douala.
Il y a un texte du Premier Ministre qui fixe les pièces exigibles mais vous avez pour l’instant choisi l’option de la progressivité en la matière…
Effectivement, nous faisons de la progressivité mais je vais également ajouter à l’endroit de ces mototaximen que, des dispositions ont été prises par la Ville de Douala, la communauté urbaine pour accompagner ces mototaximen dans l’établissement même de leurs permis de conduire d’une part mais d’un autre côté les chasubles sont confectionnées par la communauté urbaine avec un partenariat privé pour que tous ces mototaximen, ceux qui veulent être en règle se rapprochent de leurs services. C’est gratuit !
Comment se présentent ces chasubles M. le Gouverneur ?
D’abord un souci d’harmonie. L’harmonie c’est quoi ? C’est que le front de ces chasubles à des initiales de la communauté urbaine de Douala et le dos la couleur est celle de l’arrondissement de rattachement ou exerce le concerné et sur ce dos également, on a le nom du mototaximan, un numéro identifiant. A l’endroit des populations je vais dire que, il est prudent de solliciter une moto identifiable .Identifiable par ces chasubles et vous êtes en sécurité parce que, pendant que vous prenez la moto, celui qui vous accompagne à la prise de moto peut bien enregistrer le numéro et le nom sur le dos du conducteur et s’assurer que vous êtes arrivés à destination comme on le fait avec les taxis ordinaires. On ne peut évoluer dans la modernité avec des fantômes, des gens qu’on ne maitrise pas et je suis vraiment choqué que certaines personnes qui gagneraient à ce que Douala soient bien sécurisée soient celles-là qui jettent de l’huile au feu. Je tiens à dire que nous travaillons en étroite collaboration avec les syndicats de mototaxis, les municipalités, et les forces qui accompagnent. On peut avoir des frictions mais c’est inévitable quand on fait un contrôle. Nous tenons à dire que, ce n’est pas à l’Etat de reculer, c’est à ceux qui sont hors-la-loi de reculer tout simplement.
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